La diversite n'est pas toujours une richesse, et c'est particulierement le cas des langues. Et dans la perspective du developpement, elle est meme un frein. Et la raison est toute simple. Nous ne pouvons partager une vision commune et mener a bien cette mission tout en parlant des langues differentes. L'exemple donne par l'histoire entourant la construction de la fameuse Tour de Babel en est la parfaite illustration. En somme, le mythe de l'echec de la construction de la Tour de Babel, au dela de donner une base explicative plus ou moins controversable de l'origine des langues, ou au dela de la lecon d'humilite qu'il enseigne, pose meme le fondement de la reussite dans les projets humains: la necessite de parler le meme language, la meme langue. La pluralite des langues aurait ete le perfect moyen trouve par Dieu pour saboter le projet ambitieux des Hommes. Si nous voulons reussir a construire notre propre Tour de Babel, nous devons tous parler une meme et unique langue.
Alors, il est bien aise de comprendre pourquoi les pays africains peinent a atteindre l'objectif desire par tous mais que chacun exprime dans sa propre langue. C'est une communication d'aveugle-sourd-muet.
Tout les pays developpes se sont developpes apres avoir fondu leurs differentes dialectes dans une seule langue. Et lorsque certaines dialectes ou langues susistent, elles sont tout simplement mineures et localisees. D'un autre cote, les habitants parlant ces langues ou dialectes savent egalement s'exprimer parfaitement dans la langue dominante. Je n'ai aucune base scientifique pour soutenir ce point, mais je vous defie de trouver un seul pays developpe ou l'on parle une soixantaine de langues ou de dialectes (sans ecritures) comme langues quasi equi-dominantes. En partant de pays developpes comme les USA, Japon, UK, France, Allemagne, Italie, les Pays Scandinaves, passant par des pays emergeants comme la Russie, Taiwan, le Bresil, la Chine, l'Inde jusqu'a des pays comme le Maroc, les pays d'Amerique Latine,... nous voyons bien qu'il y a bien la domination d'une seule langue qui sert de langue de communication commune. Tout le monde parle cette langue meme s'ils ne sont pas alles a l'ecole. Et bien sur, c'est la meme langue qui est utilisee dans tous les services et administrations. Quelqu'un argumentera que c'est le cas du Francais au Burkina et je retorquerai: quel pourcentage de la population burkinabe parle le Francais?
Pourquoi envoyons-nous nos enfants a l'ecole? Pour apprendre les mathematiques? la physique? la chimie? la phylosophie? l'electronique? l'informatique? Pour accroitre leur potentiel? Pour qu'il ait du boulot? Toutes ces raisons sont bien secondaires. Et c'est particulierement parce que nos politiques et l'argumentation publique au soutien de l'alphabetisation sont basees sur les raisons secondaires que d'une part le taux de scolarisation reste bas et d'autre part nous ne pouvons pas nous developper. Il est donc imperatif que toute personne comprenne qu'il est dans son propre interet et dans celui du pays que nous puissions parler tous la meme langue. Figurez-vous le cas d'une ONG qui a recherche un Agroeconomiste pour servir dans une zone ou l'on ne parle que le Lobi. Elle prendra le soin d'indiquer que la personne recherchee devrait pouvoir parler le Lobi et du meme coup, l'agroeconomiste Bissa est exlu. Cette situation non seulement augmente le chomage mais aussi penalize les habitants des zones rurales. Maintenant, imaginez que ca soit un medecin dont on a besoin ? Ces habitants doivent comprendre que c'est dans leur interet non seulement de parler le Francais mais aussi d'envoyer leurs enfants a l'ecole.
Et que dire des campagnes de sensibilisation ou politiques. Un proverbe italien dit "Traductore, Traditore" (Le traducteur est un traitre). Combien de fois vous etes vous retrouve propre traitre de vos pensees ou en avez vous trouve la traduction dans votre dialecte pas tout a fait en corformite avec son expression en Francais? C'est pas etonnant que le discours rigoureusement ecrit de nos dirigeants se transforment en une litanies de promesses populistes lorsqu'ils se retrouvent dans les zones rurales ou peri-urbaines. La plupart de nous reflechissent maintenant en Francais, en Anglais... et essayons de trouver leurs equivalents dans nos dialectes. Malheuresement, nos dialectes ne sont pas en phase avec nos connaissaces actuelles et encore moins nos connaissances futures. Imaginez-vous seulement les connaissances avec lesquelles nous seront innondees dans les vingts prochaines annees? Et encore, nous peinons a traduire certains concepts dans nos dialectes.
Nous n'avons pas le choix. Aussi bien le discours politique de soutien a l'alphabetisation que les politiques d'alphabetisations elles-memes doivent changer. Nous devons alphabetiser dans le souci de mieux communiquer entre Burkinabe que pour acquerir des connaissances ou des competences.
Quelles genres de politiques, de strategies, de campagnes pouvons-nous adopter pour realiser l'alphabetisation par la principale raison? Exprimez-vous.
Je voudrais reagir aux commentaires faits par Adama (sur le forum de l'AMAM), suggerant d'une part que la langue unique est la consequence de la domination d'une tribu, d'une culture et d'une civilisation sur les autres, et d'autre part qu'aucun pays ne s'est developpe sur la base d'une langue etrangere. Je partage en partie le premier point et refute le second.
RépondreSupprimerCommencons par la refutation. Ce point de vue est tout simplement un contre-pied du premier argument. Je ne peux souscrire au premier et au second a la fois. Voila, historiquement, un peuple etranger, plus fort, avec une civilisation bien avancee, envahi un autre peuple, lui impose sa culture et sa langue et son ecriture. Le peuble vaincu commence donc a parler cette langue par necessite ou par contraintes adminstratives, commerciales, ....et ca devient la langue parlee par la majoritee. Cette langue parlee maintenant par la majorite reste historiquement une langue etrangere meme si elle a ete adoptee et apprivoisee. Dans ce sens, le Burkina a ete colonise par la France et nous avons epouse sa langue. Il ne nous appartient que de le parler partout pour en faire la langue de la majorite. Nous pouvons bien nous developper en parlans le Francais.
Et c'est pourquoi je partage en partie le premier point. Dans ce sens, qu'il ne s'agit pas de renier completement nos dialectes, ou qu'une tribu domine les autres aux Burkina pour que nous puissions avoir une seule langue nationale (meme si je soutiens fermement que le developpement s'atteint au prix d'un sacrifice sanglant honore par la generation survivante), je suggere juste qu'une volonte soit menee dans le sens de l'unification autour du Francais comme unique langue. Le Francais doit etre non seulement la langue officielle mais aussi nationale. Et je pense meme que les ethnies considerees commes mineures sentiront leurs propres dialectes placees au meme niveau que le Moore, Dioula et Peulh. Faire du Francais la langue parlee au Burkina, suppose l'arret de toute politique de promotion des dialectes pour en faire des langues nationales. Ce sont des strategies antagonistes.
First of all, I love that you written in french!! Love to practice my french! Second, VERY INTERESTING point of view! Finally, a question wich language should we speak then? Wich one should be the only one?
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